Cartographie, acrylique sur papier marouflée sur toile.

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Choses de pierre, choses de bois

Des moutons en granite, têtes basses, mâchent en avril la boue éteinte tombée du ciel

L’horizon est parti sur la lande zébrée de routes dépréciées, l’image est instantanée.

La pierre était jeune et innommable, on ne connaissait pas son livre, s’il était ouvert.

La deuxième année, le gneiss s’est emparé de l’ombre des arbres et l’a emporté

Dans les profondeur d’une faille intra terrestre et pluridisciplinaire.

Il se met en scène lui même, ce n’était pas possible autrement , sinon il s’ennuie.

Le gravier l’emmerde profondément , il est notre proche contemporain

Cette proximité est insupportable. Les cailloux sont absurdes.

A priori l’auteur des pierres est un arbre en plâtre, il se trouve dans une prairie

Au milieu d’une flaque de boue il est incarné en un démiurge de basilique.

Jamais il n’a essayé de reconsidérer le granite, il l’a toujours regardé avec les mêmes yeux

Dire que les choses de pierres étaient peut être vaines.

Les choses de bois ,elles, sont bien plus concrètes. Elle ne bougent pas,

Même si elles sont installées comme un dispositif d’art contemporain.

C’est un peu plus que ça, c’est épais comme une chose de pierre.

Une pierre aussi ponce qu’une chose de bois.

Les moutons de granite n’ont pas eu accès à la vérité

Ils sont posés sur un carré de lumière

Debout, monolithiques, ils répètent inlassablement la même phrase :

« De moi à moi, les choses de pierre se diffusent vers les choses de bois ,

De moi à la terre, les choses de bois vont vers les choses de pierre. »

Les voix surenchérissent.

Les pierriers pleurent en gravats, les échecs se succèdent.

L’érosion amenuise l’espace, l’espace tombe en scorie.

L’immobilité des fragments est trompeuse.

Attendons les mots justes afin qu’ils retournent à la terre.

La dynamique est ailleurs, elle s’amenuise à fur et à mesure …

Sans espoir, il y a beaucoup de silence autour des choses de pierre.

La poussière attire les hurlements, empêche de lire les choses de bois.

Une vision cosmique ne suffit pas à voir le phare désespéré,

La poussière a conscience de sa propre fin et de ses vies futures.

Des crânes jeunes et luisant sourient aux études anciennes.

Il n’y a plus de combustion possible

La chair de pierre des bornes intercommunales

Raconte une histoire hermétique aux terres Souabes.

Brûle l’essence des images, à la frontière entre

Les choses de pierre et les choses de bois.